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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/223

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dules. Ils se communiquent leurs secrets ; ils répetent leurs rôles lamentables avec des éclats de rire licencieux. La communauté de femmes est en usage, comme à Lacédémone, parmi ces misérables qui, dans une égalité scandaleuse, ne reconnoissent aucun principe, & ont dépouillé ces sentimens de pudeur qui semblent innés dans tous les hommes policés.

Ils se félicitent de subsister sans rien faire, de partager tous les plaisirs de la société, sans en connoître les charges. Les enfans qui proviennent de ces commerces infames & illicites, sont adoptés par les premiers d’entr’eux, qui ont besoin d’un objet innocent pour exciter la pitié publique. Ils dressent leur voix enfantine à l’accent de la mendicité ; & à mesure que l’enfant grandit, il transforme en métier la funeste éducation qu’on lui a donnée.

Lorsqu’ils manquent d’enfans, ces misérables enlevent ceux d’autrui : alors ils contournent & disloquent leurs membres pour