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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/224

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leur donner ce qu’ils appellent des jambes & des bras de Dieu.

Cet infame & criminel métier enrichissoit autrefois plus qu’il n’enrichit aujourd’hui, vu la sévérité de la police sur cet article. On a vu des mendians donner trente & quarante mille francs en mariage à leurs filles, & vivre chez eux très-commodément, après avoir râlé une journée entiere pour attirer des aumônes abondantes.

Mais comment ose-t-on punir la mendicité, lorsqu’on voit celle des ordres religieux, revêtue d’une apparence légale, &, pour ainsi dire, consacrée ? Ces ordres sont riches, & ne mendient, dit-on, que par humilité ; mais l’exemple n’est-il pas dangereux ? & comment peut-on établir une différence entre des fainéans vêtus d’un froc, & des fainéans de profession, qui subsistent de la charité publique ?

Toutes ces filles qui le soir vous offrent leurs appas pour une légere rétribution, peuvent être considérées comme de jeunes men-