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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/226

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la sueur & la vie du manouvrier, les entraves mises à l’industrie, les impôts multipliés, le déplacement & l’incertitude des états, le défaut de circulation, le haussement prodigieux des denrées, les routes du commerce obstruées, tout précipite l’infortune dans un inévitable désordre.

Arrivent les loix pénales, entourées de bourreaux ; mais on corrige rarement le mal qu’on n’a point su prévoir. Les potences, les échafauds, les roues, les galeres, inutiles vengeances ! Les mêmes délits recommencent, parce que la source n’en a pas été fermée : il en est de même de ces plaies qui versent toujours un sang corrompu, parce qu’on n’attaque point la masse infectée.

Plusieurs riches ne sont pas devenus plus humains. L’injuste distribution de la propriété a été maintenue par les loix même & par les supplices. Les coupables ont eu la tentation qui naissoit de leur situation : leurs besoins n’ont point changé. Ils auroient été fideles observateurs des loix, si les loix les