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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/227

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eussent protégés en quelque chose : mais leurs mains étant vuides, la loi les repoussoit. La faim d’un côté, de l’autre des peines atroces les tenoient en suspens. Jugez de l’impérieuse & cruelle nécessité, puisqu’ils ont hasardé leur vie. Je ne parle point ici de des crimes atroces & réfléchis qu’enfantent la vengeance & la trahison, mais de ces crimes hardis qui exigent le partage des biens. C’est la société qui a commencé le mal, parce qu’elle n’a pas assez travaillé pour la subsistance commune, que tous ont droit d’attendre ; & le malheureux qui monte sur l’échafaud, me paroît toujours accuser un riche.

CHAPITRE CCLXIX.

L’Hôtel-Dieu.


Jirai à l’hôpital, s’écrie le pauvre Parisien ; mon pere y est mort, j’y mourrai aussi ; & le voilà à moitié consolé. Quelle abnégation ! Quelle profonde insensibilité !