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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/271

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une roue, non la face tournée vers le ciel, comme le dit l’arrêt, mais horriblement pendante ; les os brisés traversent les chairs. Les cheveux hérissés par la douleur, distillent une sueur sanglante. Le patient, dans ce long supplice, demande tour-à-tour de l’eau & la mort. Le peuple regarde au cadran de l’Hôtel-de-ville, & compte les heures qui sonnent ; il frémit consterné, contemple & se tait.

Mais le lendemain un autre criminel fait relever l’échafaud, & le spectacle affreux de la veille n’a point empêché un nouveau forfait. La populace revient contempler le même spectacle ; le bourreau lave ses mains sanglantes, & va se confondre dans la foule des citoyens.

L’assassin meurt ; & l’homme qui a fait éprouver à une armée entiere les horreurs de la famine, qui a été plus terrible aux soldats de la patrie, que le fer & le feu de l’ennemi ; qui a fait disparoître des voitures de farines, & peuplé les hôpitaux ; cet homme