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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/273

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revenir de tel forfait politique, au moment où il est travaillé d’une digestion laborieuse.

Je ne lui pardonnerai jamais ; je le citerai incessamment au tribunal de l’humanité ; je pardonnerai plutôt au malheureux qui, n’ayant qu’un pistolet & du courage, m’attaquera au détour d’une rue, pour m’ôter le signe représentatif des alimens dont il a besoin.

Oui, l’homme qui m’assassineroit, me paroîtroit moins odieux que tous ces oppresseurs de la patrie. Je lui pardonne d’avance si ce malheur doit m’arriver ; partie offensée, je lui rends mon affection, je le justifie même, & je garde le sentiment de la haine pour l’être monstrueux qui égorge dans le sein du luxe & des richesses, & le sentiment du mépris pour des loix qui n’ont pas la force d’arrêter ou de punir ces détestables attentats.