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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/309

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du pouvoir qui lui est confié, & de n’en pas user à propos. Les rumeurs populaires, les propos extravagans, les factions théatrales, les fausses alarmes, tout le regarde.

Repose-t-il ? un incendie le tire brusquement de son lit. N’y a-t-il pas d’incendie ? des jeunes gens de qualité font tapage la nuit, infirment le prononcé du commissaire du quartier. On réveille le magistrat pour juger ces étourdis. La cour, la ville, la province lui font des interrogations multipliées : il faut qu’il réponde à tout, il faut qu’il suive à la piste le brigand, l’assassin obscur qui a commis un crime ; car le magistrat paroît blâmable, s’il n’a pas su le livrer de bonne heure à la justice ; on calculera le tems que ses préposés auront mis à cette capture ; & son honneur exige que l’intervalle entre le délit & l’emprisonnement soit le plus court possible. Quelles fonctions redoutables ! Quelle vie pénible ! Et cette place est convoitée !

On ne s’intrigue aujourd’hui, disoit Du-