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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/69

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toit au peuple quatre impôts sur les denrées, les plus à charge à sa subsistance.

Il n’est pas besoin de décrire un feu d’artifice ; toutes les expressions n’atteindroient pas à la rapidité, au brillant, au tonnant de ces gerbes radieuses & enflammées qui charment l’œil sans le blesser, & plaisent à l’oreille sans l’épouvanter ; mais il nous faut décrire les banquets où la munificence des échevins appelle le peuple.

Ces buffets sont merveilleux dans les descriptions ; de près, cela fait pitié. Imaginez des échafauds d’où l’on jette des langues fourrées, des cervelats & des petits-pains ; le laquais lui-même suit le saucisson envoyé par des mains qui s’amusent à le lancer avec force à la tête de la multitude. Les petits-pains deviennent, pour ainsi dire, des cailloux entre les mains de ces insolens distributeurs. Imaginez ensuite deux tuyaux étroits qui versent un vin assez insipide. Les forts de la Halle & les fiacres s’unissent ensemble, mettent un broc au haut d’une longue perche,