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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/240

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Un propriétaire, qui vouloit se réserver les honneurs du sifflet, les refusa à mademoiselle Laguerre, actrice de l’opéra, qui logeoit chez lui, prétendant que c’étoit bien assez qu’elle fût sifflée sur le théâtre. L’actrice intenta un procès au propriétaire, qui le perdit, & Mlle Laguerre fut aussi sifflée en rentrant chez elle. C’étoit une courtisanne avide, qui avoit mis dans son métier une teinte d’âpreté & de brigandage. Son nom lui alloit assez bien.

Un homme de cour entre chez Mlle ***, danseuse à l’opéra, se plaint de l’impertinence de son portier, & lui dit : parbleu, vous devriez bien chasser ce drôle-là ! — J’y ai bien pensé, répond la danseuse ; mais, que voulez-vous ? c’est mon père.

Quand les riches sont constipés, ils font matelasser les pavés avec du fumier, qui le lendemain, tout pourri, rend la rue fangeuse & impraticable ; ce qui annonce à tout venant que la santé de l’heureux est altérée. Alors le marteau de la porte est cotonné, le sifflet du portier est enrhumé, la voix