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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/317

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atteliers, parce qu’il donneroit à la potée un mordant qui laisseroit sur les glaces des raies qu’il seroit difficile de faire disparoître.

Il est à propos ici de parler du danger que courent les ouvriers dans la mise au tain. Il faut que pendant la durée de chaque opération ils retiennent leur haleine, parce que le mercure, qui se volatilise d’une manière si imperceptible, s’insinue abondamment à travers tous les conduits naturels. Ils sont obligés, pour en arrêter en partie les effets, de se laver chaque fois les mains, la bouche, les yeux avec de l’eau fraîche, & d’en respirer par les narines. Malgré ces précautions, tous leurs membres sont dans un continuel tremblement. Les carreaux de l’attelier du tain sont rongés & déchaussés par le mercure. Jugez de l’impression qu’il fait sur les corps !

Mirez-vous présentement, hommes efféminés, & souriez à votre figure ! Ce poli qui reflète vos graces, s’est fait sous les bras du dur travail & de la misère gémissante. Au lieu de votre physionomie, apper-