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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/318

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cevez dans ces glaces la mine hâve, hideuse, famélique & décharnée de ces malheureux ouvriers. Eh ! ne les voyez-vous pas les bras amaigris & nus, le front desséché & trempé d’une sueur sanguinolente ! Voilà l’ouvrage de votre luxe, dévorateur de l’espèce humaine.

Osez donc encore, vils libertins, reproduire les scènes de la débauche devant ces glaces pures, qui devroient du moins conserver par miracle ces images honteuses, pour révéler votre turpitude, votre dégradation, & éterniser votre opprobre. Ah ! si une glace s’imprimoit une fois de vos obscénités, vous n’oseriez plus vous-même y reporter vos regards. Songez aux infortunés qui ont poli ces miroirs, & vous y ferez entrer alors des images de charité, de décence & de vertu.

Dans les chaleurs de l’été, les curieux qui viennent visiter les atteliers, ne peuvent y rester plus d’un quart d’heure ; une vapeur tiède, infecte, lourde, épaisse, les suffoque : ils se retirent, en se bouchant le nez, de ces