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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/205

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foule leurs enfans dans ces classes stériles, pour les retrouver au bout de dix ans plus sots, plus gauches & plus neufs que s’ils avoient été élevés chez un paysan, qui du moins leur auroit donné l’éducation physique & la connoissance du potager.

N’est-il pas ridicule & déplorable de voir des boutiquiers, des artisans, des domestiques même, vouloir élever leurs enfans ainsi que font les premiers citoyens, se repaître d’une profession imaginaire pour leurs descendans, & répéter imbécillement d’après le régent de sixieme : oh ! le latin conduit à tout.

Les colleges de plein exercice, indiscrétement ouverts à tout le monde, ne font que verser sur le pavé de Paris une multitude d’inutiles sujets qui, avec une éducation ébauchée, vont corrompre tous les états où ils se glissent. Ce fléau s’étend & se propage, & menace la société d’un déluge de fainéans & d’oisifs. Je le répete avec entiere & pleine connoissance de cause, il seroit tems de fer-