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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/206

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mer ces colleges, si le gouvernement ne veut pas que la prochaine génération des Parisiens ne soit composée que de parleurs, de libertins, de demi-docteurs, & de toute cette race qui va achever de ruiner la fortune paternelle en vaguant toute l’année dans les spectacles, dans les cafés & dans les mauvais lieux. Interrogez cette troupe vagabonde, elle sort des colleges.

Il faudroit qu’il fût enjoint au petit bourgeois de donner un métier à ses enfans, au lieu de les envoyer sur les bancs de ces classes où tout ces vils régens volent au roi son argent, & à la jeunesse le tems le plus propre a apprendre des choses utiles.

Je n’ai point fait, je le déclare, de chapitre plus important que celui-ci ; & tous les gens sensés & instruits en feront le commentaire. Plus d’un pere en le lisant, dira en gémissant : il a raison, mon fils a perdu son tems & ses mœurs, parce que j’ai voulu qu’il étudiât au college. La gangrene augmente dans la petite bourgeoise ; le mal presse, &