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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/297

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aux cercles jusqu’à ce qu’il paroisse un nom qui le réduise au ton général.

La politesse de la cour est-elle si renommée, parce qu’elle vient du centre de la puissance, ou parce qu’elle provient d’un goût réellement plus raffiné ?

Le langage y est plus élégant, le maintien plus noble & plus simple, les maximes plus aisées, le ton & la plaisanterie y ont quelque chose de plus fin ; mais le jugement y a peu de justesse, les sentimens du cœur y sont nuls ; c’est une ambition oisive, un orgueil prêt à faire des bassesses, un desir immodéré de la fortune sans travail, une crainte servile de la vérité.

Là on redoute la vertu du prince ; on lui souhaiteroit des vices, on n’espere qu’en ses foiblesses ; & ce vernis séduisant qui masque l’attitude & orne la parole, cache la flatterie & l’effronterie d’un cœur corrompu.

Parmi le nombre des courtisans se mêlent des aventuriers qui se lancent dans la foule, sont par-tout, publient les nouvelles indiffé-