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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/326

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homme affublé d’une étoffe noire, ayant lui-même le visage basané, une perruque vaste & d’une blancheur éclatante ? Il n’y a rien de si discordant en couleur ; la nature n’a rien fait de semblable. Il ne faut qu’une pareille figure pour tuer un tableau, fût-il parfait d’ailleurs. Je ne connois rien au monde de plus grotesque, de plus bizarre, que ces tableaux de l’hôtel-de-ville & de Sainte-Genevieve, ou l’on voit de pied en cap les prévôts des marchands & les échevins avec leurs robes traînantes, leurs perruques ébouriffées, leurs manchettes, &c. L’imagination dans sa bizarrerie ne sauroit rien créer au-delà de ces encolures. Prenez le costume de tous les peuples de la terre, je vous défie de rencontrer quelque chose de plus risible. Raphaël, le Titien, Rubens auroient pris ces coëffures moutonnées pour une charge extravagante, une fantaisie inconcevable.

Que le peintre s’abstienne donc désormais de peindre des perruques poudrées & des robes noires. L’habillement des Hottentots