moyens de l’ancienne comédie sont tombés ; elle n’est plus que décrépite & froide, auprès de cette muse moderne à l’œil vif & hardi, au ton décidé, au geste libertin, qui a réponse à tout, qui voit tout avec le sourire dominant d’une malice spirituelle.
Notez que toutes ces femmes dont on peint l’esprit & la dépravation, sont toutes ou comtesses, ou marquises, ou présidentes, ou duchesses ; & les hommes à l’avenant. Il n’y a pas une seule bourgeoise personnifiée dans ces pieces. Il n’appartient pas à la bourgeoisie d’avoir ces vices distingués ; le libertinage roturier est loin d’un idiôme aussi fin, aussi délicat ; il n’est pas digne des pinceaux qui célebrent les mœurs ingénieuses des femmes de qualité.
On joue aussi dans des sallons privilégiés, des proverbes qui tiennent à des aventures récentes & connues. On a besoin de la causticité pour sortir de l’atonie. La simple médisance ne frapperoit pas assez profondément la victime ; il faut qu’elle expire sous les pointes