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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/274

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a beau crépiter, il n’est ni abandonné ni dérobé.

Il devroit être défendu d’embrasser de jeunes enfans. Des physionomies bourgeonnées, des nez barbouillés de tabac, des barbes dures s’emparent de ces visages délicats, sans craindre de ternir le velouté d’une peau douce & fraîche. On ne porte point la main sur les meubles d’un homme, & l’on applique la bouche sur la joue de sa fille âgée de cinq ans ! Les gens qui se précipitent sur les enfans, m’ont toujours paru manquer d’une sensibilité délicate. On croit presque voir le vice qui embrasse l’innocence.

En Angleterre, les hommes ne s’embrassent point ; ils se prennent la main, se la ferrent, sans ôter le chapeau ni faire des courbettes, comme nous voyons dans les rues, où les deux personnages semblent jouer un rôle. Mais lorsqu’on est présenté à une femme, on la baise, non sur le visage, mais sur la bouche ; c’est un vrai baiser qu’on lui donne. Une Angloise, accoutumée à être ainsi saluée,