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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/288

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Il marche à grands pas. Heureux, s’écrie-t-il, ceux qui n’ont pas un sol de rentes viageres ! Lorsqu’il a bien exhalé sa fureur, il dit qu’il va s’ensevelir dans le fond d’une province, & quitter cette indigne capitale, où les gens vous persuadent de déshériter vos parens, pour s’appliquer à eux-mêmes tout l’héritage ; où après avoir placé toute sa fortune pour doubler l’intérêt de son argent, on se voit condamné un beau jour, malgré le contrat en parchemin, à travailler lorsqu’on s’étoit si bien arrangé pour vivre uniquement pour soi, & passer le reste de ses jours dans une commode oisiveté.

Ainsi l’égoïsme qui se croit éclairé, s’aveugle & se punit lui-même, & la banqueroute devient un excellent avis.

Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.