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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/289

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CHAPITRE DCLV.

Rime.


La rimaillerie ne passe point de modes ; les cafés sont les endroits contagieux où des poëtereaux s’entichent réciproquement de cette puérilité. Il n’y a rien ensuite de plus ridicule que la maniere dont le Mercure annonce un concours académique. Le phrasier, au sujet de quelque rimaillerie, parle de la Grece, des jeux olympiques, de la couronne flottante ; & des mirmidons s’imaginent bonnement qu’une médaille est de la gloire, & voilà leur cerveau gâté pour une majeure portion de leur vie. On ne voit que rimailleurs qui s’entre-dévorent pour des hémistiches. Rien de plus dangereux que ces prix de poësie. Le gouvernement devroit les interdire. La moitié des jeunes gens fainéantisent, en disant qu’ils travaillent pour l’académie.

Tous nos poëtes regardent la rime comme