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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/338

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garenne est à côté de leur lit. De la boîte où ces lapins sont enfermés à la broche qui les fera rôtir, il n’y a pas une distance de quatre pieds. Les enfans respirent dans cette infection, & c’est la misere qui a fait imaginer à l’indigent cette fétide ressource. Quand le commis de la capitation arrive se bouchant le nez, on lui offre un lapin en paiement. Qui diroit que les lapins à Paris viennent sous les tuiles, le lapin animal terrier ?

Les tailleurs, les cordonniers, les cizeleurs, les brodeurs, les couturieres, tous les métiers sédentaires tiennent toujours quelqu’animal enfermé dans une cage, comme pour lui faire partager l’ennui de leur propre esclavage. C’est une pie resserrée dans une petite cage ; & la pauvre bête passe toute sa vie du matin au soir à sauter, à se remuer pour chercher sa délivrance. Le tailleur regarde la pie captive, & veut qu’elle lui tienne éternellement compagnie.

Toutes les femmes du peuple, sur-tout les vieilles demoiselles, ont des chiens qui font