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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/10

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froide & la plus distraite, voilà enfin ce qui donne un profond attachement pour un culte solemnel, qui, n’étant point morcelé ni divisé, frappe par sa grandeur & par son unité majestueuse.

Ce temple qui auroit les plus grandes dimensions, ne s’ouvriroit qu’un jour dans la semaine, depuis le lever de l’aurore jusqu’au coucher du soleil. Dans tout autre temps il seroit exactement fermé ; ce qui n’empêcheroit pas de prier en tournant ses regards vers cet édifice. Ce temple seroit spacieux & formé avec des galeries assez vastes pour contenir, les jours de fêtes, la moitié de la population ; & tant mieux si au-delà des limites & de l’enceinte sacrée on appercevoit à genoux, dans les rues, un peuple cherchant de l’œil, à travers les hauts portiques, l’autel élevé, où le pontife, tour-à-tour debout & prosterné, répondroit aux cantiques de la multitude. Eh ! qui doute que l’affection du culte n’égalât point alors l’affluence de la portion religieuse ?