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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/11

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Pour ce qu’a coûté Versailles on auroit donc aujourd’hui, dans Paris, le luxe utile des Romains, leurs amphithéâtres pour y rassembler le peuple, car il faut lui donner des fêtes si l’on veut qu’il chérisse la patrie, qu’il en adore l’image, & qu’il soit fidèle aux devoirs de bon citoyen.

Mais l’esprit public a grande peine à se naturaliser parmi nous. J’ai vu le moment où un homme en place, pour un petit intérêt personnel, faisoit tomber les arbres de nos boulevards, dont la promenade est si agréable, parce qu’ils donnent au milieu de la ville une idée de la campagne, & qu’ils réjouissent la vue par leur verdure. La ville la plus superbe devient triste, si l’on n’y apperçoit pas les tiges de ce beau végétal, qui prête aux ouvrages de la nature & à ceux de l’homme des graces mutuelles.