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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/28

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qu’elles soient cueillies, elles rafraîchissent le sang par l’organe de la vue.

Les jardiniers qui font valoir ces marais, s’appellent maraîchers. Ils ont besoin d’un travail assidu ; ils promènent l’arrosoir à chaque instant ; & rien n’est plus agréable à l’œil que cette gerbe crystallisée, inondant ces jeunes plantes, trésors de végétations, & saine nourriture de l’homme dans toutes les saisons.

Ces plantes, dressées en pyramides sur des hottes, s’en vont avant le point du jour, & sous la rosée du matin, étaler leur verdure dans nos marchés ; ce qui a fait dire qu’il n’y avoit pas de plus beau jardin dans le monde que les halles à Paris.

L’alentour de la capitale est peuplé de ces marais, & de maisons agréables, différemment situées. On y trouve des hôtels, & même quelques palais, qui ne sont séparés que par cette brillante végétation : & pour varier le coup-d’œil, on a marié à ces jardins utiles ces jardins de l’opulence dont on admire la pompe, mais qui font rapporter