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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/30

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une muette censure de leurs habillemens & de leurs charmes, dansent sur le même plateau, & troquent d’amans au milieu de leurs danses ; ce qui éveille la jalousie, & ajoûte à l’amour pour toute la semaine. Au troisième dimanche il en resulte un joli mariage, qui donnera à l’État un sujet qui fera vivre, par le produit de ses mains, une multitude d’êtres. Mais en me promenant je rencontre l’insipide peuplier, qui remplace, aux environs de la ville, le noyer arrondi, le chêne robuste, le platane philosophique, l’orme vigoureux. Le premier coup-d’œil en est agréable ; mais cet arbre se ressemble, & la monotonie se fait sentir. Je ne voudrois plus voir le peuplier ni l’orgueilleuse charmille. Je préférerois le sycomore ou le platane, & des allées un peu ouvertes à ces petites routes tournantes, où vous êtes emprisonné dans des murailles de verdure.

Je ne sais pourquoi il est si difficile de faire un jardin. Il y en a qui m’excèdent avec leurs fleurs & leur treillage. Celui du