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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/31

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maréchal de Biron est de ce nombre, triste jardin, bien français.

Il n’est pas hors de propos de remarquer que le peuplier & le marronnier d’Inde, autre espèce dont le bois & le fruit ne sont bons à rien, ont pris faveur en France.

Je ne connois rien de plus beau aux environs de la capitale, que Chantilly. Je ne lui ai encore rien trouvé de comparable. Trente voyages dans ce lieu enchanté n’ont pas encore épuisé mon admiration. C’est le plus beau mariage qu’aient jamais fait l’art & la nature. Ils sont parfaitement d’accord, & cette heureuse intelligence ajoûte aux plaisirs de l’observateur. Jamais le propriétaire n’en aura joui comme moi, car il n’a point eu la surprise ; il étoit prévenu par les comptes & par la dépense, & moi je n’ai rien vu de cela, & j’ai usé long-temps de toutes les beautés de ce lieu. Oh ! qu’il y a une manière de jouir du luxe des princes ! Voilà le secret du philosophe.

La manie des jardins anglois a puni ces financiers gonflés de nos richesses, en en