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Page:Mercure de France - 1891 - Tome 2.djvu/46

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JANVIER 1893

INTIMITÉ

A monsieur F. C. de l'institut.

Or Marpha trônait en robe verte. C’était bien peu de temps après la découverte Du téléphone et des pastilles Géraudel. La Marpha paraissait un sujet de bordel. Ce néanmoins, et faisant trêve à leurs tapages, Les pessimistes et les rimailleurs quels pages ! Ornaient ses vendredis tumultueusement. Et Marpha qui goûtait des monceaux d’agrément Popinait au « Bas-Rhin » luxe cardinalice ! Elle dormait sous des tapis de haute lice Et le michet qu’il fût Falstaff ou bien Hotspur, Trouvait, sous sa toilette, un bidet d 'argent pur.

On la payait trois francs, jusques à quatre même. Pour un tel prix, la Mousse d’Orqui souvent m’aime Fréquenterait avec le plus obscène juif.»

Les bottes de la Dame étaient pleines de suif Et le beurre inondait ses épinards.

On dit que,

Pour les reins affaiblis du magistrat sadique Et le contentement des chanoines pansus, Tels flagellants secrets par ses mains étaient sus. Le pianiste Saut-du-Toit, que chacun gifle, Pour l’amour d’elle eût assumé quelque mornifle, Nonobstant les garçons du café Roy ; Baju, Le stupide Baju qui dit : « Je, Ji, Jo, Ju », Cet Anatole (si Baju !) que ron encense, Tripudiait, affolé de concupiscence Quand elle éructait sur un chaudron de Gaveau. C’est pourquoi Récris l’Arf d’accomoder le Veau.

Laurent Tailhadé.