Page:Mercure de France - 1896 - tome 18.djvu/73

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homme, qu’il soit haut ou bas placé, qui voit l’idéal derrière ses actes. Oui, je vais là-haut ; le cheval de l’essor est sellé ; je sais que ma vie est à jamais anoblie ! Maintenant, adieu !

Svanhild

. — Adieu !

Falk

(l’embrasse). — Un baiser !

Svanhild

. — Le dernier. (Elle se dégage.) Maintenant je

puis te perdre joyeuse pour cette vie !

Falk

. — Quand toute lumière au monde s’éteindrait,

— la pensée de la lumière vit du moins, car elle est Dieu.

Svanhild

(s’éloigne vers le fond.). — Adieu !

(Elle sort.)
Falk

. — Adieu ! — Je crie joyeux encore —

(Il agite son chapeau.) Bel amour de Dieu sur terre, hurra !

(La porte s’ouvre. Falk remonte vers la droite ; les plus jeunes de la société sortent en riant et se réjouissant.)

Les jeunes filles. — Dansons dans le jardin.

Une jeune fille. — Vivre c’est danser !

Une autre. — Une danse de printemps, avec de fraîches couronnes de fleurs !

Quelques-unes. — Oui, danser, danser !

Toutes. — Et ne jamais s’arrêter !

(Styver entre avec Straamand à son bras. Mme Straamand et les enfants suivent.)

Styver

. — Oui, toi et moi sommes amis d’aujourd’hui.

Straamand. — Et moi et toi combattrons pour la cause commune.

Styver

. — Quand les deux puissances de l’état combattent

ensemble —

Straamand. — Tout résultat devient —

Styver

(vite). — Profit !

Straamand. — Et joie.

(Mme Halm, Lind, Annat Guldstad, Mlle Skære, et le reste des hôtes sortent. Les yeux de toute la famille cherchent Falk et Svanhild. Stupeur générale, quand on les aperçoit séparés.)

Mlle Skære

(parmi les tantes, joignant les mains). —

Quoi ? Dites-moi si je rêve ou je veille !

Lind

(qui n’a rien remarqué). — Il faut que je salue

mon nouveau beau-frère. (En même temps que beaucoup d’bôtes, il s’approche de Falk, mais fait involontairement un pas en arrière dès qu’il le regarde et dit :) Que t’est-il arrivé ? Tu as, comme Janus, deux visages !