Page:Mercure de France - 1899 - Tome 32.djvu/593

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
594
mercvre de france—xii-1899

y avait là maintenant une foule considérable, dans laquelle se voyaient plusieurs jolies dames en robes claires.

La chaleur était suffocante ; il n’y avait aucun nuage au ciel ni la moindre brise, et la seule ombre aux alentours était celle que projetaient quelques sapins épars. On avait éteint le feu dans les bruyères, mais aussi loin que s’étendait la vue vers Ottershaw, la lande unie était noire et couverte de cendres d’où s’échappaient encore des traînées verticales de fumée. Un marchand de rafraîchissements entreprenant avait envoyé son fils avec une charge de fruits et de bouteilles de bière.

En m’avançant jusqu’au bord du trou, je le trouvai occupé par un groupe d’une demi-douzaine de gens — Henderson, Ogilvy, et un homme de haute taille et très blond que je sus après être Stent, de l’Observatoire Royal, dirigeant des ouvriers munis de pelles et de pioches. Stent donnait des ordres d’une voix claire et aiguë. Il était debout sur le cylindre qui devait être maintenant considérablement refroidi. Sa figure était rouge et transpirait abondamment et quelque chose semblait l’avoir irrité.

Une grande partie du cylindre avait été dégagée, bien que sa partie inférieure fût encore enfoncée dans le sol. Aussitôt qu’Ogilvy m’aperçut dans la foule, il me fit signe de descendre et me demanda si je voulais aller trouver Lord Hilton, le propriétaire.

La foule qui augmentait sans cesse et spécialement les gamins, dit-il, devenait un sérieux embarras pour leurs fouilles. Il voulait donc qu’on installât un léger barrage et qu’on les aidât à maintenir les gens à une distance convenable. Il me dit