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Page:Meredith - L’Égoïste, 1904.djvu/26

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CHAPITRE II


CHAPITRE II


Le jeune Sir Willoughby

Cette racaille de lutins, toujours à l’affût des manifestations du sens comique, fut déjà en éveil, voici trois ans, bien avant la publication des fiançailles avec la belle Miss Durham, le jour que Sir Willoughby atteignit sa majorité et que Mrs Mountstuart Jenkinson laissa tomber un de ses mots sur lui. Mrs Mountstuart, une de ces dames qui, si elles ne disent pas toujours vrai, disent ce qui reste. L’expérience fréquente, les jours de solennité, prouva qu’elle frappait toujours juste. Si elle avait manqué de charité, elle aurait gouverné le comté avec une verge de fer. Un grain de sa malice troublait la circulation. Elle était productive et bienveillante, et ressemblait à notre mère la Nature, pour son aversion de plusieurs choses qui ne se peuvent raisonnablement défendre, et sa préférence marquée s’en allait vers ceux qui ne craignent point la lumière. Sa parole jaillissait. Elle