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OMBRE

Toujours la voix des luths en les lointains bosquets,
Et des pas égarés au sable des allées,
Et les galants, et leurs belles aux airs coquets.


Mais l’amour a lassé ces âmes désolées
Où tout désir est mort comme aussi tout plaisir,
Et même le remords des heures envolées.


Leurs longs doigts indolents saccagent à loisir
Les pâles dahlias, les lys et la verveine,
Sans la volupté, las ! d’avoir à les choisir.


Vaine, oh ! vaine est la vie, et la mort est plus vaine,
Vaine comme ces fleurs qui renaissent l’hiver
Des sèves dont jamais ne tarira la veine.