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FANTÔMES

à Edgar Fawcett.

Sous la lune qui filtre au treillis d’un vitrail,
Le mobilier trapu s’estropie en les salles :
Chaises de chêne, armoire aux armes colossales,
Et dressoirs où se tord l’héraldique bétail.

Heaumes et haubergeons, bardant des simulacres,
Bombent dans l’ombre leurs bosses de bronze et d’or
Où s’incrustent, crispés, des stryges en essor,
Dont la griffe et la gueule ont la faim des massacres.

Sur les portes, les lourds tissus au fil chenu
Qui simulent tournois, chasses et cavalcades
Se plissent, froissés par de frileuses saccades,
Au souffle froid d’un vent venu de l’inconnu.