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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/128

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Pourtant, ô mon frère, si tu ne veux pas mourir,
Ne crois pas à la mort ! La vie est encore bonne !
Voici les clefs de la foi, de l’esprit, de l’espoir et du désir.
Prends-les, et les yeux calmes, avec un sourire,
Ouvre les portes qu’a fermées le triste Automne.

Ouvre les portes du logis !

Aime ! Le pâtre assoupi ayant fait de conter
Toutes les histoires tristes de la contrée,
Les servantes, malgré la peur qui leur étreint l’âme,
Ont ouvert leurs flancs féconds, au fond des dures couches,
Pour perpétuer la race des travailleurs farouches,
Aux hommes amoureux de la chair de la femme.
C’est la vie toujours chaste qui chante sur leurs lèvres,
Et pleure dans leurs yeux et fait douces leurs mains.
Et au cœur de celles-là qui méprisent les mièvres,
Fleurit l’espoir robuste des enfants de demain.

Ouvre les portes de la grande !

Espère ! Certes l’aire est vide où se tassait le grain
Et les fléaux battaient la déroute des misères.