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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/136

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lui

Et si tu me précèdes dans les ombreux chemins,
Je crierai dans les ténèbres que toute la terre est morte.
Mais au jour je sortirai de ma maison, et sur la porte
Je verrai peut-être passer l’ombre de tes chères mains !

elle

Et nos âmes enfin dépouillées de la chair
Se confondront dans le séjour des Nombres et des Chants,
Comme les parfums de deux fleurs qui se sont chères
Se mêlent par-dessus les jardins et les champs.

lui

Ainsi soit-il ! Ton espoir a tué mon doute.
Mais laissons nos paroles mourir. Les étoiles brûlent ;
L’ombre couve les villages ; l’on voit à peine la route.
Nous ne fûmes qu’une femme et un homme dans le crépuscule.