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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/149

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Tremblent les poings, clignent les yeux,
Les morts sont là, mes sœurs, en nombre.

Tu lanças, d’un geste haut, du cuivre
Aux chanteuses qui, voulant nous suivre,
Firent tinter leurs perles par terre.
Et comme en tes yeux soudain clairs
S’allumait la folie d’un remords,
Je t’attirai vers moi de mes bras forts,
De mes bras qui ceignirent ta taille pleine,
Et nous courûmes vers la nuit prochaine
Sans ouïr la suite de la chanson
Que debout les trois femmes nous lançaient
(On aurait dit les Parques qui filaient
Noires contre le soleil de la moisson) :

Fume l’encens, veille l’amour,
Dans son lit bleu la vierge est morte ;
Couve le feu, tombe le jour,
L’Ange, mes sœurs, frappe à la porte.