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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/162

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Ici c’est la paix. La brise même n’agite plus les trembles ;
Le chien au collier de clous n’aboie pas après le vagabond ;
Les enfants dorment aux bras des vieilles gens. Il semble
Que Dieu seul respire dans le silence des maisons.

Parmi toutes, tu es élue pour la vigile, ô sœur des cimes,
Et pâle sous ta coiffe ailée, dans le cadre rouge de la fenêtre,
Tu tisses la toile, de ton geste qui déjoue les crimes,
Pour les linceuls de la mort ou les langes de l’être.

Tisse le bonheur, tisse le malheur, qu’importe ?
Tu as vu passer les printemps roses et les blancs hivers
Qui jonchèrent de pétales ou de flocons ta porte,
Et tu accueilleras demain comme tu congédias hier.

Tu ne sais qu’une chose : que tu travailles pour Dieu
Et que tu iras à l’église le supplier dimanche,
Quand la cloche tintera légère vers les cieux,
Pour que ton fil soit fin et que ta toile soit blanche.