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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/163

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Et maintenant, ayant fini la tâche d’aujourd’hui,
Tu fais sur ton métier le signe de la croix,
Et tirant les rideaux de ta fenêtre sur la nuit,
Tu emportes vers ton lit la lampe qui décroît.

Étoiles de cette heure de remords, vous m’avez vu tomber,
De toute la faiblesse de ma chair, à genoux
Devant la maison sainte où j’entendais chanter
Des anges remuant de la lumière parmi nous.

Car toi seule peut-être, ô travailleuse des destinées,
Connais le mot secret que Dieu souffla au monde,
Et voici qu’à ton image mes mains obstinées
Font le signe de la croix contre le Doute qui gronde,

Le Doute qui me retient dans la paix de ce village,
Parmi les montagnes bleues que fleurissent les étoiles,
Auprès de ton seuil où les ménagères sages
Achèteront demain, vers l’aube, leurs aunes de toile.