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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/164

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Adieu, ô sœur qui restes sourde à ma parole !
La route est longue qui se déroule vers le pays d’exil.
Mais grâce à toi j’irai plus fort vers les fous et les folles
Qui se blasphèment eux-mêmes dans les mauvaises villes.

Prie pour moi qui pars avec si peu d’espoir
Tisser selon ma force, sur la trame de la vie,
Des rêves de joie et des visions de victoire
Au fond des cités noires dont le ciel est banni.

Prie pour moi ! prie pour tous ! On a peur dans la nuit,
Et si ta prière ne peuplait d’anges la solitude féconde,
Il pourrait me sembler, sur cette route où je fuis,
Que Dieu lui-même a oublié notre monde.