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Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/175

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Dont il tapote les murs du bout de son bâton,
En passant, comme pour avertir des moribonds
Que le veilleur de Dieu compte les volets clos.

Mais personne, pour aller prier avec lui, ne s’éveille.

Et le voici, tête basse et les mains aux oreilles,
À cause du vent soudain qui dévoile la lune,
Sur la route où peut-être il passait avec une
Qu’il aimait, au printemps fleuri de sa jeunesse.
Mais il songe à peine à l’amante d’antan,
Celui que le seul souci de l’avenir presse
Et hâtant son pas malgré lui hésitant
Vers la croix du carrefour où le Christ se dresse,
II a l’air, sous son manteau que fait battre le vent,
D’un prophète menant des peuples vers leur Dieu.

Sous le dôme enfin étoile des cieux,
Le village n’est plus qu’un rêve à l’horizon.

*