Aller au contenu

Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

S’écroule en houles sur le parvis du Temple dont le voile
Se déchire avec un grondement de tonnerre.
Et la ville flambe aux hurlements de la révolte,
Tours dont fondent les cloches, dômes dont brûlent les bannières,
Pour que les pauvres qui n’ont jamais joui des anciennes récoltes
Puissent enfin, fauteurs de la nouvelle histoire,
Cuire leur pain béni aux flammes de sa gloire !

Et le visionnaire, poussant un grand cri sous la croix,
Se renverse, les poings pleins de terre et de neige.

Et le matin, quand les enfants roses de froid,
Suivant ses pas sur la route, viendront en cortège
Voir qui a pu passer dans cette nuit d’effroi,
Ils trouveront le vieillard dont on a oublié l’âge
Et qui marmonnait des mots inconnus au village,
Mort, les bras en croix sous le Christ qui le veille,
Et les yeux revulsés vers le jeune soleil.