Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ô pauvre femme à la poitrine sanglante,
Trois fois douloureuse avec tes mains
Pleines des fleurs pâles de la nuit,
Et tes veux morts aux lendemains,
Et tes pieds las que l’innocence fuit !

Ô pauvre femme à la vie sanglante
Dont le souvenir en moi est rouge
Comme les roses et les lampes des bouges
Où ton âme brûlait comme ton corps
Pour un peu d’amour et un peu d’or !

Ô pauvre femme tout entière sanglante
Qui m’appelles du passé de mes jours
Comme jadis de l’ombre des portes,
Es-tu toujours folle de trop d’amour,
Où es-tu morte ? où es-tu morte ?

N’es-tu plus la pauvre femme sanglante
Dont je suivais les pas en cet hiver,
Chien du désir après ta chair,
Et serais-tu, ressuscitée, la sainte
Qui chante en la céleste enceinte ?