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Page:Merrill - Poèmes, 1887-1897, 1897.djvu/204

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LE TRISTE DOMAINE

Mon domaine est celui de l’automne :
Tous mes châteaux, au bord des étangs,
Y rêvent aux guerres du vieux temps
Sous leurs tours que le lierre lourd festonne.

Faible comme un regret, le soleil
S’achève dans les vasques de marbre
Où l’eau verte croupit ; et chaque arbre
Ouvre ses nids aux ailes du sommeil.

Le vent semble la voix d’un fantôme
Revenu pour remourir d’amour
Au rendez-vous faux du carrefour
Où le petit temple arrondit son dôme.