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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/119

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Ta bouche que veut déclore
D’un sourire secret l’Amour !
Tes seins offerts à l’aurore,
N’étant pas mûrs pour le grand jour !

Toi, toute grâce et jeunesse,
Vierge, âme plutôt que chair,
Je t’ai, les soirs de tendresse,
Aimée ainsi qu’un ami cher !

Des roses nous ne cueillîmes
Que les plus blanches du buisson,
Et les mots que nous nous dîmes
Furent d’innocente façon.

Notre amour fut peu de chose.
Un serrement soudain du cœur.
Ton visage à peine rose,
Ma main tremblant de quelque peur.

Si peu de chose fût-elle.
Cette amitié sans bas désir.
Que je la voudrais mortelle
Comme tout terrestre plaisir.