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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/129

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Nous ne sentions en nous — ô douce défaillance ! —
Que le désir muet d’adorer le silence.

Soudain, d’un geste lourd, levant tes bras aux cieux,
Tu laissas ruisseler ta toison sur tes yeux.

Et je cueillis, malgré que tu fusses farouche,
Sous sa blonde lueur, la rose de ta bouche.

Alors, parmi tes cris et tes rires ravis,
Je crus avoir baisé le soleil, car je vis,

Comme une cité d’or qu’un roi barbare brûle,
À travers tes cheveux flamber le crépuscule.