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Page:Merrill - Une voix dans la foule, 1909.djvu/59

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Vous avez manqué de courage
Et vous eûtes peur Je l’amour,
Vaine amante dont tour à tour
J’adore et blasphème l’image !

Mais est-ce vrai que je vous hais ?
Oh ! non, vous m’avez dit des choses
Qui parfument comme des roses
Ma vie et mes vers à jamais !

Ensorceleuse de mes rêves,
Votre chant me revient parfois,
Vague et lointain comme la voix
Qu’on entend, la nuit, sur les grèves.

Oh ! je vous veux avec vos mains
Qui tremblaient, chaudes, dans les miennes,
Au long des terrasses anciennes
Que jonchaient alors les jasmins.

Ô vous qui m’avez dit : « Je t’aime ! »
Il me semble entendre vos pas !
Mais non ! Je rêve, et je n’ai pas
Votre baiser sur ce poème.