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prenait ma solitude. Mon mari ne pouvait me satisfaire, j’avais soif d’être aimée, j’aspirais à connaître cette volupté d’amour. Que pouvais-je être pour Maxwell ? Un bibelot. Une poupée d’amour capable de flatter son orgueil. Je ne l’aimais pas assez pour apaiser mes sens. Me sacrifier. Mon amour pour Guy avait été plus fort que le temps et l’épreuve.

Il m’avait tant fait souffrir. Quoique toujours presque vierge. Il avait pourtant été mon premier amant. Mon premier véritable amour.

Celui qu’on oublie jamais tout à fait.

Il n’eut pas beaucoup de peine à m’arracher un rendez-vous en dehors de cette maudite boîte où tous les vices étaient permis.

— Vous êtes un ange, Irène, me dit-il en guise de remerciements.

— Oui, un ange. Puis songeuse, j’ajoutai : … il y a même des anges pervertis ! Je peux décidément me ranger parmi eux…