Page:Meslon - Petite pervertie.djvu/117

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Une soirée, particulièrement, resta dans mes souvenirs.

Nous étions allongés sur les divans, hommes et femmes en pyjamas et pieds nus. Les sexes mélangés.

Un piano et un violon préludèrent, puis entonnèrent un chant plaintif, lointain.

Le paravent s’entr’ouvrit, une femme nue, le corps peint, traversa la salle, monta sur l’estrade. Le projecteur l’inondait d’une lumière étrange et irréelle. Elle commença à danser, faisant onduler ses bras comme deux serpents, puis les ramenait sur sa poitrine, semblant appeler le désir dans une prière à l’amour.

Un homme surgit de l’ombre et se joignit à la danseuse. Une tunique grecque moulait son corps musclé. Il s’agenouilla devant la femme. Celle-ci, se penchant vers lui, le baisa sur les lèvres, puis d’un geste lent défit sa tunique.