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Page:Mestscherski - Les Poètes russes, Volume 1, 1846.djvu/135

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Procréant toi, dans ton abîme,
Toi rayonnant, toi sur ta cime.
De ta lumière sort la lumière des jours ;
Tu créas tout au son de ton unique verbe,
Reproduisant toujours, toujours jeune et superbe,
Tu fus, es, et seras toujours.

Tu tiens le grand chaînon qui court de l’être à l’être,
Ton souffle en électrise et guide le ressort ;
En toi tout va finir, en toi tout vient renaître,
Et tu fais que la vie est fille de la mort.
De toi, comme autant d’étincelles,
S’échappent les soleils dont toujours tu ruisselles ;
Ainsi qu’on voit, un jour d’hiver,
Tournoyer, scintiller la poussière des neiges,
Les étoiles du ciel agitent leurs cortèges,
Sous toi, dans l’espace entr’ouvert.

Ces myriades de lumières
Qui resplendissent à ta voix,