Page:Mestscherski - Les Poètes russes, Volume 1, 1846.djvu/136

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Dans les immensités qu’elles comblent entières
Soumettent leurs rayons à l’ordre de tes lois.
Mais ces phares dardant leurs gerbes allumées,
Ces cristaux radieux, ces roches enflammées,
Ces flots d’or bouillonnant en laves tour-à-tour,
Ces éthers flamboyants, ces univers qui brûlent,
Sont devant toi, malgré l’éclat qu’ils accumulent,
Ce qu’est la nuit devant le jour.

Comme un flot que boirait toute la mer profonde,
Tout le ciel s’engloutit en toi !
Qu’est-il auprès de toi, qu’est-il donc notre monde ?
Et devant toi que suis-je moi ?
En vain par milliards j’augmente et multiplie
Le univers où se replie
Un Océan aérien ;
Je compare, et toujours ta grandeur les surpasse !
Tous, ils ne sont pour toi qu’un seul point dans l’espace,
Et moi-même je ne suis rien !