Page:Mestscherski - Les Poètes russes, Volume 1, 1846.djvu/167

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Gémit lugubrement le sourd De Profundis ;
Et, surgissant sévère à nos yeux interdits,
La pâle mort sur tous a dardé sa prunelle.


Elle contemple tous, et conquérants et rois
Qui ne trouvent jamais ce monde assez immense ;
Elle contemple encor les riches, aux cœurs froids,
Qui pour l’or, leur seul Dieu, se prennent de démence.
Elle contemple — ô cruauté ! —
La grâce frèle et la beauté,
Elle contemple hélas ! la jeunesse sereine,
Elle contemple hélas ! l’esprit qui monte aux cieux,
Elle regarde aussi les fronts audacieux,
Et repasse le fil de sa faux souveraine.


Ô mort, tressaillement de la nature en deuil !
Ô folle vie humaine ! alliance grossière
De la misère et de l’orgueil !
Aujourd’hui dieux, demain poussière,