Page:Mestscherski - Les Roses noires, 1845.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tout l’or d’Amérique et d’Asie
Vaut-il les trésors que je dis ?
L’heureux jardin de poésie
Ne vaut-il point le paradis ?

Dans ce beau parc de l’âme humaine
Au fond de notre cœur éclos,
Tel cultive un vaste domaine,
Et tel autre un petit enclos.

Ma part fut un carré de roses,
De roses aux sombres couleurs ;
Car les flots dont tu les arroses
Ô mon âme ! ce sont tes pleurs.

La souffrance est l’eau qui féconde,
L’amour, le feu qui fait vermeil.
Mes pauvres roses ont eu l’onde ;
Elles n’ont pas eu le soleil.

Parfois des rayons illusoires
Ont glissé sur leurs tristes fronts ;